Le plus gros problème de la culture turque

par pelin
9 jours que ma ville de coeur est retenue en haleine. 
• 9 jours que les votes se comptent. 
 9 jours qu’on attend de savoir qui sera le maire de la ville d’Istanbul. 
 9 jours que les turcs y vont de leurs blagues les plus drôle sur le sujet pour passer le temps. 
 9 jours que j’attends avec impatience de savoir…
Les élections municipales turques ont eu lieu le jour de mon anniversaire, le 31 mars… Le pays entier était très excité à l’idée d’une nouvelle élection, car en Turquie, chaque élection compte, vraiment. Les enjeux politiques sont effectivement très importants, mais l’engagement émotionnel est comme nul part… (ou peut-être comme en Algérie actuellement ou chez les gilets jaunes récemment…). Les turcs pleurent devant les résultats, des familles de déchirent, des amis ne se fréquentent plus… La bilatéralité d’opinion est flagrante… voire même destructrice parfois !

Depuis le jour de mes 31 ans donc, le peuple turc attendant que le maire d’Istanbul soit enfin déclaré montre anxieusement ce qu’il sait faire de mieux: il prend partie. Tous le monde choisi son camps et se met dans une catégorie. Le turc s’allie à un côté, se passionne pour celui-ci, y va de son commentaire ironique, déteste plus que tout l’adversaire et ne veut rien entendre! Il veut juste soutenir passionnément… Il est comme ça pour beaucoup de chose d’ailleurs. La politique effectivement, mais également le foot, la nourriture, la musique, la famille, les traditions…. la religion etc. 
Le plus gros problème de la culture turque, c’est sa passion. Celui qui empêche un juste milieu de se créer, une modération de s’installer, un bénéfice du doute apparaître. C’est tout ou rien. Blanc ou noir. J’aime ou je déteste. Je rie à pleine bouche ou je pleure toutes les larmes de mon corps. Je saute littéralement de joie, jusqu’à me blesser, ou je rumine éperdument, à en avoir un cancer.
La culture turque est têtue, bornée, engagée, orientée, forcené, fanatique, orientale, généreuse, folle à lier mais surtout… elle est passionnée !

On est d’accord que c’est ce qui rend la culture turque magnifique, cette incarnation même de l’orientalisme dramatisé pour le bonheur des âmes assoiffées d’adrénaline, mais qui en même temps m’a toujours fait peur. Jusqu’où irons-nous dans le fanatisme ? Étant petite, mon père m’a toujours dit: il n’y a rien de plus idiot que le fanatisme sur terre. A méditer…

Edit : Étonnamment, au moment où j’ai posté cet article, le maire de la ville d’Istanbul a enfin été annoncé ! Ekrem Imamoglu, candidat du CHP. La vie peut donc enfin reprendre son cours en Turquie… et laisser place au printemps .. jusqu’à la prochaine confrontation ! ☺

J’espère que les supportaires ou non du nouveau maire d’Istanbul resterons neutres pendant son mandat, sans le détester, ni l’aduler… L’objectivité est la clé !

Edit 2 – 11/04/2019 : Le maire de la ville n’a toujours pas été déclaré… 

Dites-moi, c’est pareil dans votre culture?

A lire également: 4 défauts qu’on pardonne aux turcs
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J’adore cette caricature qui montre exactement le peuple divisé en deux qui ne se supporte pas. 
A gauche : Ça suffit, t’en à lu des livres dis donc ! A droite: “- a crié l’homme animal”

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