Après le syndrome de la page blanche que j’ai vécu pendant ses dernières semaines (le dernier article était prêt depuis quelques temps déjà), je vous reviens avec un article assez controversé.
Ici sur Le Blog D’Istanbul (abonnez-vous à la Newsletter ICI :p), on fait souvent l’éloge de la Turquie, on présente de belles photos, de belles vidéos et de beaux aspects de la culture turque.
Chacun à bien sur son mot à dire, et j’attends vos commentaires en bas. Je serais assez curieuse de savoir ce que vous en pensez.
{Bling bling} Les turcs sont amoureux du luxe et des belles voitures!
Le bling bling est assez prononcé dans les beaux quartiers d’Istanbul. Vous seriez surpris du nombre de voitures de luxe et de beaux diamants aux doigts des filles turques! En effet, il existe une certaine fascination quant aux choses qui brillent, surtout à Istanbul!
La relation avec l’argent est donc très nettement différente ici à Istanbul qu’à Paris où j’ai grandi. Il arrive notamment à de trop nombreuses occasions que dans une conversation banale, des questions tabous en France comme: “Tu gagnes combien?” – “Combien coût ta nouvelle montre?” – “Combien gagne ton chéri?” -“Tu dépenses combien en produits cosmétiques chaque mois?” surgissent de nul par et me mettent assez mal à l’aise. C’est assez dérangeant quand on n’a pas l’habitude et que l’aspect financier des choses n’est qu’un détail sans importance dans notre vie personnelle.
Le plus gros problème que soulève le défaut d’être très attiré par l’argent à ce point est l’endettement. L’année 2014, plus que les autres, plus de 50% de la population est endettée sur plus de 10 ans, et plus de 60% d’eux vont refiler leurs dettes à leurs enfants. Malheureusement, le système bancaire turc est obsolète et génère encore plus d’endettement via des campagnes de publicité manipulatives qui poussent à la consommation un peuple qui n’en a pas les moyens.
Si au lieu d’être admiratifs devant une Mercedes, sponsor officiel des hommes turcs (si si, mon père en a une, mon oncle en a une, mon frère en a eu une, mes cousins en ont une chacun), le nez parfait des stars de séries turques ou le nouveau portable du fils du voisin, les turcs pouvaient se rendre compte que les choses matériels (comme la voiture, les grandes cérémonies de mariage, les bijoux, le luxe d’un appartement, les vêtements et appareils électroniques par milliers) sont moins importantes que nourrir sa propre famille, éduquer ses enfants et subvenir aux besoins primaires de la famille, le taux d’endettement à la consommation baisserait et on soufflerait tous un coup…
{Snif…} Les turcs sont très émotifs…!

J’en suis l’exemple même!
Les turcs sont un des rares peuples à pleurer pour tout et … rien! Ah ah, j’exagère un peu, car non, tout le monde ne pleure pas dans le métro d’Istanbul en rentrant à la maison. Mais les turcs sont très émotionnels selon moi. Aux naissances comme aux morts, aux catastrophes, comme aux heureux événements, à la coupe du monde comme devant la nouvelle série de Kivanc Tatlitug, les turcs aiment tirer le mouchoir et déverser leur joie et peine à travers leurs larmes. L’avez-vous remarqué?
L’autre jour, mon collègue était très triste, tout seul dans son coin. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas, et il m’a répondu, la larme à l’oeil, (sans mentir!) que Besiktas avait perdu un match hier soir. J’ai été soulagé, car il y a plus grave dans la vie, non? Visiblement, pas pour lui.
Puis une femme s’est mise à me raconter le dernier épisode de Karadayi (série turque en vogue depuis quelques années) toute émue que les deux personnages principaux se soient retrouvés. Ils doivent avoir un sacré talent, ces acteurs.
Enfin, je vais prendre exemple sur moi-même, turque d’origine, je larmoie souvent aux informations du soir, lorsqu’un voleur a dérobé tout l’argent d’un brave homme qui essaie de joindre les deux bouts, qu’un animal sauvage a été tué pour des raisons de sécurité ou qu’une maman raconte comment son fils a souffert pendant son service militaire. Je n’y peux rien, c’est naturel, je m’attriste de tout, et les médias s’en servent bien. Je pense que c’est dans notre nature d’être facilement touché, d’être parfois à la limite de l’acceptable au niveau réaction plausible et d’exagérer sur la gravité des événements difficiles que nous traversons ou bien dont nous sommes témoins.
Faites-vous pareil? Est-ce normal? Dans ce cas-là je serais rassurée, mais si non, je pense que nous turcs sommes très expressifs dans nos sentiments…et exagérons sûrement parfois ! 🙂
{arfg} Le machisme

Les turcs sont machos! Je généralise mais il est évident que personne ne me contredira lorsque je dirais que les turcs sont très conventionnels sur les relations hommes/femmes et qu’il y existe certaines difficultés pour les femmes à s’élever au rang des hommes. Les hommes des grandes villes, surtout ceux de notre nouvelle génération commencent petit à petit à changer, mais il est évident que le machisme fait parti de la vie quotidienne, et les femmes locales y sont résignées habituées!
De part notre magnifique culture et l’éducation donnée aux enfants, la place de la femme reste encore aujourd’hui … dans la cuisine, ce qui est triste de constater.
Encore une fois, je remarque ce < b>mode de vie machos dans la plupart des familles (et les exceptions confirment la règle). Le papa est devant la télé, la maman est dans la cuisine ou avec les enfants, et tout le monde est à sa place conventionnelle.
En Turquie, il est très rare qu’un homme de famille serve le repas pendant que la femme se repose (qu’elle travaille ou non!). En Turquie, il est très rare qu’une femme conduise alors que son mari est présent dans la voiture. En Turquie, il arrive encore dans certaines villes que la femme doive demander à son mari avant d’accepter un travail. Le mari est très présent dans les décisions de sa femme, si seulement le contraire était tout aussi appliqué… L’homme turc met un point d’honneur à préserver sa virilité face à la femme depuis des générations, ce qui prouve une forme de machisme.
Le mot “kilibik” a même été inventé et désigne de manière moqueuse un homme qui serait “trop gentil et serviable” avec sa femme. Une autre expression sarcastique appelée “Light Erkek” soit “homme léger” désigne un homme qui ne sait pas taper du poing devant sa femme. Et aucun homme turc ne souhaite être appelé ainsi ici! Ahh… les clichés…

Je ne dis pas que les hommes ne font rien d’autres qu’appuyer sur le bouton ON de la télévision, crier et faire la dictature à la maison, mais quand même, la Turquie et surtout les hommes turcs ont encore du chemin à faire au niveau du machisme et de l’égalité homme/femme (vous noterez que le sujet est survolé et que je pourrais en parler pendant des heures… mais je me retiens :)).
Je compte sur les nouvelles générations pour faire évoluer les mœurs et habitudes culturelles dans le bon sens.
{Chuut..!} Leur peur du regard des autres

J’ai été témoin de très nombreux cas! Et aujourd’hui encore, je suis triste d’entendre certaines amies turques me dire: “Ma mère me fait pression pour que je me marie car les voisines se demandent pourquoi je ne le suis toujours pas à 33 ans!” ou “Mais que diraient mes tantes elles savaient que je vis avec ma copine hors mariage”.
La place du regarde des gens tout comme la peur des ragots et d’une image salie est trop inutilement importante dans la vie des turcs. Certaines familles ont dépassé cela et en sont libérés, mais la majorité, surtout les familles vivant en province sont encore dans ce cas-là.
Des défauts, on en a tous! On peut être irritant, chiant, colérique, froid, étouffant, borné, déprimant, menteur, sarcastique … On a tous quelque chose en nous qui ne plaira pas à tout le monde. Il faut apprendre à vivre avec et à travailler sur soi pour que ce(s) défaut(s) ne soit pas dérangeant ni pour autrui ni pour soi-même.
Et quand on a des défauts… il faut les accepter 🙂